lundi 4 novembre 2013

KICKBACK + LENGTH OF TIME + LODGES - Maroquinerie

Le problème avec les groupes de genre qui ouvrent pour Kickback, c'est la difficulté de s'imposer et de paraitre personnel. Kickback étant désormais une bête unique dont l'espèce et la catégorie sont inconnues, le moindre groupe qui "sonnerait comme" pourrait avoir l'air fade. Lodges, placé là dans les derniers instants souffre cruellement d'un manque de personnalité, d'impact. Le fait que le mec à la voix ait à peu près la même que les milliers de formations du genre pullulant sur scène n'aide pas. Le triple K a déjà exprimé sa fatigue à jouer avec toujours le même type de groupe, et si je suis incapable de dire si Lodges ests dans les petits papiers du trio/quintet parisien, l'impression est en tout cas bien là : mention honorable mais musique vaine. Je regrette de pas m'être déplacé pour l'affiche Yussuf/Cobra/KKK l'an dernier, mais c'est bien fait pour ma trogne.
Length Of Time est un groupe (plus ou moins) associé au H8000, soit une formation Belge qui donne dans le teigneux qui a son lot de fanatiques derrière. Les parties chantées sont bien foutues, et ça joue avec une aisance et une puissance certaine. Le batteur notamment appuie une rythmique impeccable.
Kickback fait partie des groupes où il est impossible de savoir ce qu'il va se passer une fois sur scène, sachant que potentiellement tout le monde dans la salle est en danger. A part eux, je ne vois que Gehenna et Oxbow qui sont apte à instaurer le même climat. Et si personne ne vient faire le malin devant Robinson, Kickback ramène un certain nombre de gaziers en survet et qui font des étirements avant le show. Bienvenue à Super Pro ! Et c'est pendant Length Of Time, finalement, que le gros de la soirée côté public va se passer. A 2 morceaux de la fin, c'est pas loin de 20 types qui se foutent sur la gueule. La situation se tend, l'embrouille gonfle et se déplace dans la salle en effet boule de neige. Et voilà une vingtaine de gars foutus à la porte. 20€ la place. Quitte à se faire sortir, fallait aller ailleurs, le billet étant 2 fois moins cher sur les autres dates de la tournée. Merci la capitale !
Encore 2-3 mouvements ischios-jambiers et quadriceps et on est bons pour accueillir les mecs qui se fendent la gueule avec le Diable. Autant dire que dès que le batteur a terminé de mener la deuxième mesure le constat est clair : Kickback est imbattable sur scène. T'aimes ou t'aimes pas, les petites provocations te font rires ou pas, mais musicalement et scéniquement, c'est la taloche, avec élan certes, mais elle est bien là. Douloureuse. La scène est complètement habitée par les 5, avec un trio solide (Damien/guitare-Stephen/voix-Pascal/basse) et 2 mercenaires (second guitariste et batteur) qui ne font pas de la figuration. Le batteur notamment, arrêtons nous sur le bonhomme. Un type visiblement increvable, qui n'a, d'ailleurs, jamais chaud puisqu'il ne quittera ni sa casquette ni son hoodie de toute la soirée, alors que le gentleman n'est clairement pas économe en mouvements amples. Il tape comme une bête avec une précision remarquable, il ne fait pas tâche suite à Doucet qui tenait les baguettes pour le triple K il y a 10 piges. Je me rend d'ailleurs compte que ça fait 10 ans que je n'ai pas vu le groupe sur scène, pour le mythique concert au Pulp. En 10 ans, la haine a monté en puissance, la rage du groupe sur scène est plus importante encore. Chaque note est investit, chaque hurlement est une incantation, mais jamais sans aller dans une théâtralité metal. Le rapport est physique, le son est palpable, l'ambiance est pesante mais réelle, avec une absence totale de mise en scène.
Le groupe joue massivement des morceaux issus de ces deux derniers disques, "No Surrender" et "Le Diable rit avec nous", n'allant visiter le passé que rapidement. D'ailleurs, en allant jouer un Heaven and Hell en forme de célebration, le groupe prévient les parisiens que ce sera la toute dernière occasion de les voir dans la capitale. C'est dommage si c'est vrai : Kickback est tellement au dessus de toute concurrence sur scène que l'on ne pourra que regretter cette absence. Parce que le groupe ne fait pas que jouer une musique teigneuse et agressive : elle est aussi sauvagement bien branlée dans son "groove" (terme détesté) et son rythme ondulant et efficace. Son rock sale est aussi crade que sinueux, aussi vile qu'addictif.
Au final, on est pas chez Pinder mais on fait les comptes: une bagarre, un coup de tête, 5 ou 6 mollards, une bouteilles jetée à la console, un spot explosé, un retour malmené, 2 jets de micros, et une dizaine d'insultes.


Ps: Si tu passes ici de temps en temps, tu verras que je finirais par mettre une photo du concert. En attendant, c'est l'affiche. Bah oui, on est précaire ou on est pas, on se démerde.

1 commentaire:

mamietromblon a dit…

Salut,

Très bonne review de ce très bon concert!
A ma grande surprise, j'ai pu pogoter quasi "tranquillement" pour la 1ère fois sur KKK, et à plusieurs reprises, Stefen a laissé le public gueuler à sa place, ce qui est loin d'être systématique...

J'attends tes photos, vu qu'il n'y avait pas foule pour filmer/shooter ce soir là (la peur de la baston générale XD ? )