mardi 20 décembre 2011

KICKBACK-Et le diable rit avec nous

Etonnamment prolifique, Kickback revient seulement 2 ans après l'album précédent (rappelons nous que No Surrender n'est séparé que de 12 ans de son prédécesseur). Un retour donc plutôt inattendu, et qui ne s'est pas fait attendre: annoncé et publié rapidement, à l'image de la musique d'ailleurs. Un coup rapide, furtif.
Et le diable rit avec nous chante la mélodie et l'amour de bout en bout, on en vient à regretter qu'il ne se soit pas nommé "accolade dans les coquelicots". Logiquement, il se pose comme la suite logique et inévitable de No Surrender (d'ailleurs la pochette reprend le visuel de la première page du livret de l'album précédent), qui avait vu une mutation de la musique du groupe tout en asseyant paradoxalement son identité. Kickback ne ressemble plus qu'à lui même, et son affirmation dégueule de chaque note, chaque coup, chaque hurlements. Certain se précipitèrent pour affirmer un virage black, et si il faut relativiser cette affirmation, la musique du groupe s'est noirci, s'est méchamment salie avec l'arrivée de l'architecte du riff en chef, tête pensante de Diapsiquir. Mais cette suite, expéditive (une grosse demi heure), entame aussi un virage qui semble s'éloigner du groove omniprésent depuis Cornered. Le triple K s'est associé pour ce nouvel enregistrement à un batteur plus sobre que précédemment, et le rythme en devient moins chargé, perdant au passage une dose de groove. Le son des 10 morceaux va d'ailleurs dans ce sens. La production est tranchante, sèche, agressive, et ne déborde pas de basses, manquant légèrement de rondeur. Et le diable rit avec nous est le disque le plus froid de Kickback, le plus austère, et a des allures de punk vénéneux. Une agression glaciale d'une demi heure, remuant dans le crâne puis se retirant sans prévenir. Ce constat serait cependant renforcé sans les deux reprises finales cloturant l'album- une des Geto Boys et une seconde des Brainbombs. On se penchera surtout sur celle des Geto Boys, la plus surprenante. Pendant quelques minutes, Kickback multiplie les sons inédits dans leur mixtures: passages presque claires, samples, saturations absentes pour respirer, mais mixé au denses sonorités âpre de la production. Le rythme est assuré par une BaR, elle aussi glaciale et monomaniaque, puis la reprise se finit sur une longue sortie calme et noire, larsen de machines ravagées.

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