lundi 10 janvier 2011

Yann Tiersen - Dust Lane

Le débat Yann Tiersen est toujours aussi marrant. Il y a ceux qui l'adorent (en majorité ceux qui ont adooooooré la BO d'Amelie Poulain) et trouve sa musique fascinante. Il y a ceux qui le détestent et qui en plus de le trouver pompeux le trouvent mauvais. La vérité se situe quelque part entre les deux. Vérité que je ne prétends pas détenir, étant très peu intéressé par les travaux du bonhomme. En le prenant comme ce qu'il est, une sorte de digestion pop et propre sur elle d'une frange des musiques expérimentales, Yann Tiersen compose parfois de bons disques, des disques qui s'écoutent. Des disques toujours propres sur eux, où jamais l'expérimentation ne semble aller trop loin et où certaines digressions bienvenues sont vite sabordées par une ligne de chant pop vomitive, ou encore des pianos en jouets enjoués. Une musique loin d'être fondamentale, et qui se passe surtout de la moindre intellectualisation, mais qui arrive quand même à vivre par elle même, au travers de jolies pièces. Ces pièces sont d'ailleurs les seules qui survivent au temps, car lorsque Tiersen amasse les pistes et superpose les influences et les instruments, sa production synthétique semble dégueuler de manière insipide et surtout irritante. Yann Tiersen devrait se contenter de la simplicité, et de ne pas vouloir être un compositeur expérimental pour personnes qui n'écoutent pas de musique expérimentale. A chacun son public en quelque sorte. Pourtant Dust Lane éveillait la curiosité, tout d'abord avec ce maxi Palestine en guise de lame de fond sonore, ou Yann Tiersen semblait capable de s'entourer de musiciens variés et modernes : chapelier fou, matt eliott qui exhumait third eye foundation, oktopus de dälek (qui semble définitivement trouver un nouveau terrain de jeu avec la production de musiques plus pop). Palestine est clairement la meilleure pièce de cet album. Une pièce simple et bien écrite, qui avance en scandant ces quelques lettres et qui fait mouche par la rondeur et la chaleur de ces mélodies bien écrites. Ensuite, la piste titre rappelle les mêmes ambiances et monte peu à peu en puissance (pour finir de manière assez cacophonique d'ailleurs, entre étirement de samplers et brouhaha vocal superposé, où l'on distingue des cymbales dans ce méli mélo musical) dans une veine toujours très distinguée. Dust Lane pourrait faire mouche, si c'était un disque de folk. Dust Lane pourrait faire mouche si la globalité du disque n'était pas cannibalisée par des influences non assumées (Dark Stuff donne la sensation que Matt Elliott habite le morceau, confirmation?) et indigestes. Pourtant, au sein des morceaux, des passages font mouche, de part leur simplicité et leur capacité à aller au grain, sans déborder de manière putassière. Chaque morceau présente son heure de gloire, mais yann Tiersen veut trop en faire. Dust Lane est bourré à craquer, dans ses pourtant courts trois quarts d'heure qui sont parfois imbuvables. Dust Lane est le disque qui exprime clairement le problème de la musique de Tiersen. Pompeuse, avec l'effet de trop, mais qui pourrait pourtant être si jolie si elle aller à l'essentiel. Rabattez vous sur le maxi de Palestine, qui en vaut clairement la peine. (Mute)

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