vendredi 9 juillet 2010

E1000 - Your Elephant Training Program EP (CKK009)

Votre programme d'entrainement pour les éléphants. Ceux que vous possédez chez vous. Ceux qui ne captent que la lourdeur des basses. Apprenez lui à faire pleins de choses savoureuses: sauter chez vous, faire un moonwalk, balancer l'arrière train, aller en boite de nuit et saturer le dancefloor. E1000 (à prononcer i one thousand pour éviter les blagues pourries en soirée) vient du Quebec et est une des découvertes et coup de coeur lors du voyage d'un Kito Kat là bas. E1000 se proclame Dubstep, et c'est loin d'être couillu de nos jours. Pourtant c'est au fond ce qui lui sied le mieux. Pas d'apparats ou de fausses etiquettes, Emile (et oui, la fameuse blague que l'on m'a sortie, se reconnaitra qui voudra, n'est pas loin de la réalité) Gauthier joue des rythmes et des basses au cours de cet EP. Premièrement edité en 2009 sur un label qui m'est inconnu (les ondes carrés), Chez Kito kat le réedite pour les francophones de par ce continent là. Forcément les jeux de basses fréquences et de rythmes lourds ne sont pas des plus originaux, mais bizarrement, E1000 s'entiche d'une etiquette visqueuse un peu collante qui ne lui sied pas forcément si bien que cela. En effet, les moments de gloire de son EP sont dans ce contraste qui jalonne sa musique, entre nappes synthétiques trés froides et typées electronica, aux limites du psychédélisme même (cold silence) et raclage de parquet pour rendre le tout plus chaleureux. On est pas si loin des musiques dub electroniques à la française d'ailleurs, quittées de toute humanité et de tout ce coté roots qui la rend si ennuyeuse. Imaginez Mick Harris sur son dernier album (mon collègue en reparlera surement, mais c'est un disque qui s'intègre parfaitement dans son époque tout en revendiquant le leg dont il est le fondateur) qui se serait fasciné un peu plus pour les mélodies. Emile Gauthier a l'humour en plus, cette touche débilo mongoloide qui enlève toute le sérieux en trop d'une musique beaucoup moins intellectuelle que certains veulent bien nous le faire croire. Là ou sa musique est pleine d'intelligence, où ses beats sont clairement agencés de manière savante, où ses mélodies et ses rares envolées oniriques sont placées dans un but clair, son artwork est déphasé, tout comme ces samples d'elephant nous rappelant ce pourquoi nous sommes là (Rebellion Dance). Le premier tube immédiat reste before, after, now, déjà présent sur la compil Kito Sounds 2 et déjà une première sommation de ce dont était capable le bonhomme. Le deuxième, mais surtout le morceau imparable, du genre à se le passer en boucle jusqu'a ce que galette ne chauffe trop est ce timetotalk tout en finesse: tempo lent, raclage de beat qui ne cesse de tourner, deux notes boisées et nappe chatoyante qui s'envole par dessus. La magie opère au travers des savants allers retours. Une petite demi heure au quebec, là où la musique festive est différente, tellement plus intelligente. Dommage que parfois le son manque de profondeur et sonne un peu trop numérique. Gageons que la prochaine sortie gagnera en épaisseur et nous écrasera les dents sur le carrelage. (Chez Kito Kat)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Si vous voulez faire vibrer votre quartier aux sons de bass effrénées...procurez-vous cet album... E1000 drop it loud!!!