vendredi 4 juin 2010

Raekwon - Only built 4 Cuban Linx

Autant le dire de suite, cette première échappée de Raekwon (on l'avait dit sur la chronique du premier Wu tang, les membres sont à partir de ce disque des électrons libres sortant quantités d'albums solos) est la meilleure du gazier, et une des toutes meilleures du Wu tang. Si l'album est crédité au blaze de Raekwon, il est en fait une collaboration cachée avec Ghostface Killah (présent sur quasiment tous les titres de l'album) sous un pseudonyme. En fait, tous les guests portent un pseudo sur ce disque, qui se veut conceptuellement un disque de mafioso, dans la tradition scarface and co. D'ailleurs cette fascination pour ce film (qui m'a toujours paru surestimé) est vite devenue une rengaine dans le monde du hip hop nous servant à toutes les sauces leur fascination pour ce personnage self made man finissant bourré de coke et mégalo. Pas étonnant que l'album présente quantité de bruits de sniff tout le long (sic) pour nous raviver cette ambiance . Là ou les samples cinématographiques sont plus bienvenues ce sont sur les films kung fu (ben oui, quand même), notamment l'intro. L'album est frais, et encore une fois monsieur "mes productions sont toujours magnifiques, un peu sales et crépitent" RZA est aux manettes, pour agrémenter cet album fleuve, enchainant tubes et références. On pense notamment à ce remix de Can it be all so simple qui fait office d'hommage/référence au crew. Raekwon y va de sa patte, de son flow crade, parfois nostalgique, et se sert de quantités du featuring pour rehausser sa voix et lui donner de nouvelles intonations. L'apparition de Method Man sur Ice Cream est d'une justesse folle, apportant le morceau à des sommets de bravoure. On remarque aussi Nas Escobar (resic pour le pseudo) présent sur Verbal Intercourse. Autre guest remarqué, inspectah deck (oui, ce type me fascine et je répète est complètement mésestimé) en montant d'un cran le degré de violence des flows. Même si cet album est signé Raekwon, il est probablement un des disques les plus touffus du crew, avec pléthore d'invités, un plaisir ressenti et des productions toutes léchées, qui se termine sur un WU-Gambinos des familles, rejoint par tous les potes, et un heaven and hell sentant l'herbe et le sexe. Si le concept de l'album sera repompé sur le part II (chroniqué dans ces pages, et qui m'aura donné une furieuse envie de me repencher sur celui ci), c'est surtout par nostalgie et par l'incapacité de Raekwon à surpasser ce premier disque ou le trip gangsta mafiosi (encore une fois IAM les admire sur toute la ligne) et les différents égotrips coulent avec un équilibre à tout épreuve. Indispensable.

1 commentaire:

Hugo a dit…

Putain de oui qu'Inspectah Deck est fascinant !
Il s'est pas essoufflé en plus, son couplet dans "Black Mozart" de OB4CL 2 est dévastateur, à chaque fois je me le repasse 3-4 fois.