mercredi 8 avril 2009

Khanate - Clean Hands go foul

Ya quelque chose de pourri dans le royaume. Tout ce temps pour sortir cet epitaphe douloureux, chute de sessions de Capture & Release, tout ce temps pour le retoucher, tout ce temps pour l'améliorer. Tout ce temps pour livrer l'oeuvre la plus aboutie de l'entité doom/pré doom/post doom/apocalyptique la plus interessante de toute la masse des projets de O malley et compagnie. Khanate marque quelque chose de différent, Things viral nous l'avait prouvé en son temps. Khanate est un peu le depottoir public, la catharsis ultime, la tension jamais déchargée. Et ici ils poussent encore plus loin. Dubin et consorts restent fidèles à eux même, poussent toujours le vice des silences à leur paroxysme, l'intensité du son suivi d'un rien qui rend le son posterieur encore plus intense que le précédent. Mais quelque chose dans les textures est largement différent, plus blindé d'effets, plus travaillée, moins évident, encore plus rampant et vicieux. Le tout est moins lourd, bien plus ambiancé et donc d'autant plus glauque. Plus retenu, plus sobre, plus maitrisé aussi surement, Clean hands go foul explore des contrées où n'était jamais allé khanate: certains riffs se font même plus bluesy, des distortions, des reverbs passent plus dans les aigus, la rythmique se fait plus bruitiste, moins calé, jouant sur la variété des textures possibles (importance des cymbales). Dubin se ballade toujours au dessus de ce magma haineux, de ce désert d'amour, en éructant comme jamais, possédé comme à son accoutumé. Le dernier Khanate, mais surement le meilleur. Et ca n'est surement pas ce morceau fleuve final qui me contredira, cauchemardesque comme peut l'être un disque de megaptera, éreintant car plus proche de l'ambiant que du doom, khanate est allé bien plus loin, pour la dernière fois...

1 commentaire:

Matthias LING a dit…

Bravo, très belle critique. Cela reflète gravement le ressenti que m'a procuré cet album.

Merci d'avoir donné des mots à cette sensation étrange.

Bien à vous,

Matthias