mercredi 31 décembre 2008

ART ENSEMBLE OF CHICAGO-les stances à Sophie


Il ne reste que quelques heures avant d'attraper un dernier bon disque cette année. Saisissez votre argent, ruez vous chez le disquaire le plus proche, courez au rayon Jazz, et empoignez fermement cette réedition signée Soul Jazz. Le meilleur nom de groupe de tous les temps, et un morceau d'ouverture qui vous fera mettre votre chaîne en mode "repeat" pour une bonne demi heure, au bas mot. Mélange de Jazz complètement débridé et de funk crasspec, Funkadelick versus Ornette Coleman, addiction immédiate garantie.

mardi 30 décembre 2008

OUTLAW ORDER-Dragging Down The Enforcer


Et bah, en décembre ça s'est bien relaché ici. Ils foutent quoi les mecs chez BTN? Les fêtes ça dure quoi? 10 jours à tout casser, pas un mois, non? Mais y'a plus fort, plus fénéant. 5 ans séparent l'EP de l'album d'Outlaw Order. On aurait pu s'en douter, EHG étant devenu spécialiste du disque qui sort tous les 2 ans, histoire de contenter tout le monde, mais rempli de morceaux déja connus. 5 ans c'est un bon laps de temps pour préparer un album, surtout quand derrière outlaw order il faut lire "eyehategod", voyez-vous. Etre sur d'être à la hauteur... Sauf qu'on est loin, mais alors trèèèèèès loin d'un dopesick ou d'un "in the name of suffering". Outlaw order ( EHG au 4/5ème, c'est à dire sans Jimmy Bower, en gros) propose sur ce premier long jet après un bon EP sorti chez Southern Lord un album de metal/sludge/punk ultra produit et boursoufflé. Ne vous attendez pas à l'excitation ressentie lors de l'écoute des joyaux de poisse dépressifs de la formation culte de Louisianne, preparez vous pluôt à une cottoyer l'ennui-fallait-il déjà être capable de s'exciter devant un visuel aussi repoussant. Mauvais? Non, pas vraiment. Mais après avoir été si bon dans une première incarnation aujourd'hui morte-vivante ( EHG vit-il encore? Pas impossible) et caractérisé par une intensité sans conscession et rongé par les problèmes humains en tout genre, aujourd'hui Outlaw order parait fatigué et fatigant, essouflé et peine à imposer la pertinence de son propos. Mauvais non, mais fade sans aucun doute.

KING MIDAS SOUND- Cool out EP


Une participation au dernier Bug (si on peut appeler sa participation puisqu'en fait c'est Robinson l'invité, mais il est sur qu'isoler ce morceau du reste de London zoo est éloquent) et un morceau laché pour un des deux volumes des box of dub plus tard, voilà un premier EP de King Midas Sound. Kevin Martin ralenti sa musique, fusionne ses récentes aspirations à son dub/hip hop brumeux et lourd d'antan pour un résultat plus que convainquant. La voix de King Midas Sound est celle de Roger Robinson, pas le plus jeune des rude boy, mais une voix posé, aux harmoniques féminines et charismatiques qui se mèlent à merveille à l'ambiance enfumée tissé par Martin derrière. Sur la face B de ce trop court disque, Dabrye, nouvel espoir du hip hop indépendant école early def jux et déja auteur de disques tout à fait recommandable s'occupe de remixer un second morceau dans la même veine que ce cool out qui vous a fait débourser quelques euros auprès de Hyper Dub. Pour conclure, Flying Lotus, le nouveau beatmaker en vu s'occupe d'un troisième missile qu'il gave en kick profond et en sonorités plastiques lunaires de bon ton depuis le décès de Jay Dee. Il se murmure ici et là que l'on tient là le nouveau maxinquaye...

lundi 29 décembre 2008

GODFLESH-Godflesh


Fin des années 80, Birmingham. Justin Broadrick, fraichement débarassé de ses cheveux, l'air encore un peu égaré de par son jeune age (18 ans) et une consommation de weed vient de déposer chez swordfish une poignée de titres qui s'apprètent à rentrer dans l'histoire. Après s'être lasser plus vite que prévu de son drôle de projet précédent (prends note, jeune!) il transforme l'agressivité rapide vers la lenteur, le matraquage entêtant. Comme tout artiste majeur, il y'a fort à parier que Broadrick ne s'est pas dit qu'il tenait là quelque chose d'inédit et de novateur. Non, il y'a plus de chances que comme des transformateurs, des créateurs en musique il ait juste été là, au bon moment, en mélangeant tout simplement un ensemble de son, d'éléments sur lesquels reposaient sa culture, ses inclinaisons. Killing Joke, les Swans, Big Black, Cocteau Twins, Whitehouse. Le son mécanique de Godflesh se matérialise sur ce premier EP, discrète sortie avant le streetcleaner qui suivra. Pourtant ce disque présente déjà tout ce que sera le groupe, avec l'aspect crust qui test en plus, comme pour souligner le fait qu'avant toute chose, cette galette est un premier jet. Bien sur Flesh n'est pas seul, il a gardé avec lui un de ses collègues de Fall Of because, Ben Green (notons que Paul Neville sera aussi un membre de Godflesh mais qu'il ne sera pas permanent et ne réapparaitra que très irrégulièrement dans les premières incarnations). Green peut apparaitre avec le recul comme l'artisan discret mais inaliénable dans l'équation Godflesh, celui qui se tait mais qui dans son grondement dirige tout autant que son comparse l'entité- L'importance de Green est tel que sans lui, tout simplement, le groupe ne survivra pas. Le son de Green à la basse est aussi primordial que celui de la machine et de Broadrick. La basse bucheronne le son, le violente, le gave d'infrabasses incontrollées, accroît le vertige audio. Il semble que bien des formations post hardcore se soit inspirées du son de basse unique que donne la seconde moitié du duo par la suite (réecouter les groupes de la scène suédoise tel breach ou cult of luna). Le guitariste pose lui un jeu totalement unique. La guitare ne dirige pas les opérations, ne guide nullement la musique: elle l'habille. Justin joue tout en larsen, en harmoniques et résonnances, laissant à la section rythmique le soin de creuser en dessous le morceau, guider le reste. Broadrick abbat sa guitare froidement, comme un complément bruyant mais tout en abstraction sur le squelette dressé par la boite à rythme et la basse. Les larsens sonnent comme jamais, totalement libre et controllé, comme si la guitare était elle-même ensorcellé et tentait de s'exrpimer par ses propres moyens. Enfin, par dessus l'ensemble, la voix du jeune Anglais hésite entre hurlement et chant claire comme désabusé, érinté par tant de bruits. La première pierre que pose le duo ici est essencielle car tout est déja là: l'identité sonore et iconographique unique du groupe est efficace et éloquente dès ce premier disque d'une qualité indiscutable. La lourdeur anglaise dans toute sa splendeur, une oeuvre parmis les plus passionnantes de la décennie passé est en train de naitre, ici judicieusement remis au gout du jour via Kreation rds. Une pépite, un indispensable.

jeudi 25 décembre 2008

(THE) MELVINS- (A) senile animal 4xLP


Franchement, si tu n'as pas réussi à te le faire offrir pour noël, c'est que soit t'as été une tête de con- comme d'hab- soit ta conjointe/ton conjoint/ton entourage n'estimait pas nécessaire de t'offrir encore un truc que tu n'écouteras pas, que tu ne feras que stocker sur tes étagères pour la gloire en disant "Je suis un vrai, le CD ça sonne platique à coté", mais le fait est que d'une part tes convives n'en ont rien à foutre de ton laïus sur le son du vynil, et d'autre part, tu n'as pas de lecteur 12" dans ta voiture. La dernière possibilité -et non des moindres- c'est que tu fais partie de la communauté qui se sont jetés sur les melvins y'a quelques mois ( j'ai pas utilisé "années") pour aujourd'hui les trouver un peu puants à ton goût, et que cet onéreux objet ne fait que te conforter dans ton jugement. Alors quoi? Les qualités de cet album ne sont plus à démontrer, du grand melvins dans sa formation et ses ambitions rock, premier effort née de la rencontre avec Big business, premier grand disque à guitare sans concept, sans fioritures depuis presque un lustre et demi. Mais si on en reparle, c'est pour l'objet bien sur. Magnifique collections de 4 vynils, format 12", avec une face gravé de sons, une autre avec un animal (sénile?) représenté dessus. Le tout s'encastre dans quatres volets soignées, une des rares constantes chez ce groupe. Bref, un objet superbe. Mais le son ne rend-il pas justice à la présence des deux batteries sur ce format, par rapport à la version CD ? laisse tomber.

vendredi 19 décembre 2008

SKULL DISCO- Soundboy's Gravestone Gets Desecrated By Vandals


Si j'ai bien compris, les doubles CDs de skull disco sont des compilations de leur sorties LP. Tant mieux, parce que je crois bien que je suis pas assez passioné pour collecter l'ensemble des 12" que pourraient sortir le label, même si leur deux compilations sont excellentes. Majoritairement composé et produit par Shackleton et son pote Applebim, de disco ce label n'en a que l'appelation. Ou alors une disco nouvelle génération lente et habitée, reservée à une tripoté de rituels vaudous. On qualifie généralement les missiles du label de dubstep, pourtant chez Skull disco on s'écarte un peu des codes du genre, comme chez les plus grand représentant d'ailleurs, pour se rapprocher d'une conception un peu plus old school du dub, un peu celle qui transpirait des compilations macro dub infection, electric ladyland ou encore axiom dub de la décennie passée. La production est magnifiquement soignée, lourde et précise, presque minimale bien que franchement luxuriante, lapidée régulièrement par des spectres de drones lointains. Les rythmiques toutes en richesse que tisse le duo s'étoffent lentement, progressivement. Un axe plastikman/harris/laswell me saute aux oreilles, sans pour autant pomper outrageusement, comme si le duo avait suffisament bien gérer en brouillant les pistes, en dissimulant le son dans une bouillasse tout simplement bien présentée. Quelques samples et éléments rythmiques plus "orientaux" (putain, ouééé! Ca veut rien dire) viennent donner un caractère supplémentaire a cette double compilation. Bref, ça grouille, ça vie, ça se débat, et c'est franchement recommandable.

lundi 15 décembre 2008

Burzum - Filosofem

Des fois on depoussière des disques, pas si plein de poussière que cela d'ailleurs, car ils font partie de ceux qui restent en haut de la pile, que l'on garde avec attachement et que l'on sait qu'un jour ou l'autre on reviendra dessus. Filosofem posséde cette caractéristique qu'il m'a initié (tardivement) au black métal et qu'il restera surement un des sommets des choses ecoutées dans le genre. Passons sur les histoires vendeuses du groupe, qui font rêver les passionnés de hype et la verve morbide que l'on cultive tous. Filosofem est surement le manifeste de Vikerness, le disque d'un seul cerveau, celui d'un homme (blessé), fruit de ses angoisses, de ses turpitudes et d'un cerveau malade. Finies les morceaux plus punk, plus énergiques du début de Burzum, le pas vers la mélancolie ultime est enfin donné (même si il était annoncé en filigrane bien avant). Filosofem se situe bien aprés la tristesse, bien aprés la lutte, bien aprés la rage. Filosofem est le manifeste du vide emotionnel, du froid sentimental. Car aprés la peur, aprés le desespoir, il n'y a rien. C'est un peu pour cela que Filosofem est aussi vrai, aussi touchant, avec si peu d'armes. Monotone, binaire, répétitif, axé sur une batterie parfois absente (sur le thème en deux parties) qui répète des rythmes sans grande portée, sur une guitare sursaturée répétant inlassablement des mélodies brouillonnes et chargées de mélodies simplistes, le tout portée par une voix fatiguée, usée, criarde mais aussi chantée, lorsque la force de geindre n'est même plus là. Filosofem c'est aussi un pavé ambiant de 25 minutes, qui met en exergue un clavier minimaliste sans aucune ambiance, relevant la hauteur d'un vide palpable, d'un rien nauséabond. Sont saupoudrés au gré de morceaux glauques des notes de clavier parcimonieuses, étouffantes. La folie est bien palpable, mais aussi la prise de compte, une ambiance déroutante à couper le souffle, le tout sorti du rien, un manifeste d'ambiance noire, de savoir faire mélancolique et surtout de nihilisme. Filosofem est bien au delà de toutes les productions black métal soi disant dépressives que produisent les Etats unis à l'heure actuelle. Filosofem est un pilier, une plaque tournante de vérité, et surtout le manifeste funéraire d'un one man band qui finira par s'autoétouffer. La preuve que le vide est parfois rempli. D'òù l'interêt de depoussièrer ses armoires.Must have.

jeudi 4 décembre 2008

BRUTAL TRUTH- for drug crazed grindfreaks only!


"Still not fast enough, still not loud enough"! Ca avait beau commencer comme ça quand BT charclait dure la face de ses auditeurs en 98, pourtant peu de chance que le sample culte qui ouvrait le dernier LP en date soit encore d'actualité tant la bande à Lilker a monté d'un cran en lourdeur et en rapidité. Mais déjà ce live pour une radio néo-zélandaise envoie du parpaing par tonnes sur ce court disque. Le son est plus précis que sur le magmatique sounds of animal kingdom, billy anderson en moins oblige, et le son du combo new yorkais gagne en limpidité. La caisse claire de Hoak notamment ressort brillament du mix. Carrés, précis et expeditifs, tout brutal truth peut être résumé au mieux sur ce disque déja sorti il y'a quelques années en pirate il me semble bien. Exécution parfaite (c'est plus du sport que de la musique à ce niveau), pochette hideuse, Relapse toujours dans les bons coups pour se faire du blé redonne une jeunesse au tout, patch mauvais goût en bonus.

PRODIGY- invaders must die (mp3)


Groupe interdit ou je sais pas, chaque nouvel album de Prodigy crée sa petite "web-excitation", pourtant tout le monde dit que c'est devenu pourri. Après grey machine, voilà la seconde chronique MP3 de BTN, et le constat n'est pas folichon. Electro rock assez simple et direct, avec le son made in Howlett, sauf qu'il y'a ce riff de clavier tout pourri qui te gache un poil le morceau. La web comunity est égaré, c'est normal. La flemme de tout articuler pour causer de ce mp3, alors voilà, ce qu'on peut en dire:
*Non, on ne peut décemment pas dire qu'on tient là un morceau exceptionnel.

*Le clip est plutôt réussi à l'inverse, même si il semble bien que ce soit un clip pour fan: tout tourne autour de l'iconographie du trio anglais, et de la réhabilitation de la fourmi ( logo totalement écarté sur le précédent LP).

*Pas mal de gens soulignent quand même que si ce morceau n'était pas estampillé "prodigy", pas mal de monde serait conquis par cet avant-goût.

*D'autres attendent l'album pour se faire une idée. Problème, warrior's dance qu'on peut entendre sur le net lui aussi est loin d'être plus excitant que ce premier morceau officiel.

*Si Howlett a largement apporté à la musique electronique, il faut bien constater que depuis 2002, il ne révolutionne plus grand chose et se laisse emporter par des courants plus récents: l'electro rock, les groupes tendance justice ou pendulum etc... et ces premiers extraits sont finalement plus dans la continuité de morceaux récents ( sur le AONO ou les compils récentes).

A noter que tous les membres du groupes sont très enthousiastes à propos de leur nouveau projet (ce qui n'était pas le cas avec le précédent), et qu'il part quand même avec quelques avantages: un titre efficace, Dave Grohl en invité... la tension monte: soit ce disque sera bon, soit ce groupe sera condamné à n'être qu'un (excellent) groupe de scène.




Psychic TV Sala Apolo 2 (Barcelona)

Il y en a qui étaient venus voir un groupe de musique industrielle live. Ils seront déçus, car le concert de Throbbing Gristle était en début d'été. Ici, pour un groupe de rock (cf chronique correspondant aux deux derniers disques), rien de mieux qu'un concert de rock, psyché de surcroît. Ça sent le bien être alors qu'on pensait que ça sentirait le malaise, ça joue avec nos émotions en lançant un des débuts les plus tendus qu'il puisse être (trussed). Ça reste pas mal bloqué sur les deux derniers albums d'ailleurs, à part une incursion dans un morceau plus ancien, donc plus expérimental, donc plus martial, donc plus prenant, et surtout plus libre, plus axé sur les grandes étendues. Libre, pourtant ce concert de rock l'aura été. Genesis se permet d'improviser des vocaux un peu partout, de modifier les tons pour modifier complétement un morceau. Je pense notemment à Hookah Chalice, morceau catchy à souhait se transformant en une sordide comptine boiteuse et maladive. Ils s'amusent les bougres, se foutent de nos gueules, rigolent entre eux, ont des trips de junkies pas encore décrassés, puis toujours ce ton légèrement hautain, reflétant l'égo surdimensionné de Genesis P Orridge, voulant s'imposer plus de l'ordre du gourou/rock star que du frontman nevrosé. Et ça prend. De grands moments de gloire, avec un higher and higher deglingué, un Maximum Swing plus groovy que n'importe quel morceau de funkadelic.
Les énergies se décuplent petit à petit, le son se fait moins hésitant, le volume et le ton montent pour rentrer dans certaines escapades bruitistes où Orridge utilisera son fameux violon (le break de hookah chalice entre autres, majestueux).
Puis les chansons du dernier album, tout en couleurs, en délires visuels, avec un No good trying sur la brèche, un Pickles and jam qui prend aux tripes et un papal breakdance qui ravage tout sur son passage.
Rien de bien prévisible en somme, qu'un groupe de rock n roll qui s'amuse comme jamais, joue d'une manière trés libre, décuple certaines énergies ou en réduit d'autres. Puis j'oubliais le double rappel (j'oubliais pas, je le gardais pour la fin en fait) où durant une vingtaine de minutes, la trés velvetienne foggy nation se transforme peu à peu en un sister ray (reprise du velvet underground donc), on le savait que ce monologue (Andy says to candy...) nous rappelait Lou reed!
Enfin, c'est genesis et le guitaristequi reviennent pour nous interpréter un Milk Baba incantatoire, au delà des hauteurs et finir de transcender un retour dans le temps palpable.

mercredi 3 décembre 2008

TV ON THE RADIO, bataclan


Euh... c'est quoi le problème avec les lecteurs des inrocks en ce moment? Des braves gens, entre 30 et 40 ans, incapables de se tenir en soirée? Après avoir trouvé le moyen de faire un pogo au concert d'autechre en début d'année, cette fois ils sont tout fous pendant les morceaux les plus "up empo" du groupe de Sitek & Co. Ca sautille, ça chante en regardant tout émoustillé le chanteur, ca crie, on se croirait nettement plus au hit machine ou chez Dorothée qu'à un concert. Ca aurait pu être une excellente soirée cela dit. Le premier groupe jouait comme je déteste: en faisant des petits gestes frénétiques, s'agitant les cheuveux et les bras serrés le long du corps, tout en tension calculée. Bref, c'était rock indie qui peut en vendre par camion sauf que... sauf que... ça marche! Pas mal de bons plans, de bonnes idées, malgré un enrobage à bruler et pas mal de trucs à oublier au plus vite. Le guitariste chanteur (qui ressemblait un peu à Hachou, celui la-même qui peut te chroniquer un disque de pig destroyer l'air de rien) envoie du bois avec une touche de texan profond toujours là bienvenue. Puis l'équipe TVOTR vient prendre le relai et abbat un set comme on pouvait l'imaginer: super efficace, bien amené, très bon en somme. Pas mal du dernier album, un rappel avec le groupe d'avant qui tape sur tout ce qu'il est possible de taper et hop, une bonne soirée. Tout comme leur disque, il est finalement peu évident de parler de ce groupe hors norme, loin de toute balise, loin de toute étiquette qui "colle mal" comme ils le disent eux-même. Mais merde, y' a quand même un truc qui m'a dérangé? Je vous ai parlé du public?

TRICKY, élysée montmartre


Ca relève quasiement du miracle que Thaws soit capable de foutre le feu en concert, non? La tournée vulnerable était désastreuse, pop gavé de "thank you very much" à chaque fin de morceaux, le truc horrible par excellence quand on connaît un poil le kid. Ca commence par un sample de Phil Colins, et voilà que déboule le posse, puis 3 notes introduisent le don't wanna, volé à Eurythmics il y'a 7 ans (déjà). Ce premier jet donne le ton: le son est puissant, les éxécutants du kid sont efficaces, en place. La set list s'articule autour des deux premiers albums (overcome, christansand, black steel...), et du dernier, le reste étant soit passé sous silence soit largement diminué. Tricky est le chef de son orchestre, et donne ce qu'il a de mieux à offrir sur scène; une prestation habitée, sorte de blues industriel ravagé. Les morceaux sont la plupart du temps ramené à leurs concepts, comme des squelettes musicaux, vifs. Tricky les resculpte en direct, ordonne de se taire, implore le bruit, crie, bave, hurle, lève les bras, crie le micro placé sur son torse, secoue frénétiquement la tête, empèche sa chanteuse de prendre son micro. Un rappel colossal après une douzaine de titres (dont un que je n'ai pas reconnu, qui m'a étonnament rappelé une ligne de basse du second Cypress hill, avant de réaliser que Muggs n'était plus dans les petits papiers de Thaws), où deux nouveaux morceaux sont encore étirés jusqu'à la rupture, 15-20 (fois deux, donc) minutes de néo blues bruyant et rigoureusement ésotérique. Classe, le kid de Knowle west n'a joué aucun des singles tirés de son dernier album.