vendredi 31 octobre 2008

The Cure - 4:13 dream

En gros, t'as celui qui chie des chroniques de trucs qui vont te latter l'anus à la bien sans que tu saches d'où ça sorte (Octavius Noir...) et l'autre qui enchaîne les articles sur les disques bien sentis, sans trop se mouiller. En gros le consensuel (vous avez deviné qui) et le mec qui te sort les doigts du cul (l'autre là). On va continuer là dedans puisque c'est moi qui me colle au nouvel album de la bande à Smith. Quoi qu'on en dise, depuis Pornography, le groupe a livré des bouses, d'autres bouses, une bouse moins débandante (Disintegration) et plein de feeling mais au travers de ces bouses se dégagent quelques moments de bravoure qui justifie tout le temps la possession des disques (ouais, on dégage Wild mood Swing). Mais The Cure n'est plus vraiment The Cure depuis Pornography. Alors le retour en 2004 était pas meilleur ni moins bon, tout simplement trouble, le cul entre deux chaises. Il y a ce feeling pop qui leur colle aux fesses, l'art du tube facile, de la mélodie envolée, de la gaieté putassière. C'est là, ils peuvent pas s'en détacher. Pourtant ils savent qu'ils n'excellent pas dedans. Ils ne sont pas seuls. Alors ça commence bien, tout en douceur, mélodique et ça panique rapidement. Les gimmicks deviennent rapidement irritants et l'écoute en devient difficile. Certains trucs en ressortent certes, mais le niveau reste bien médiocre. La tournée de l'année dernière annonçait déjà ce côté mou assumé, pop au mauvais sens du terme, avec un sens de la mélodie complétement malodorant. On en reste donc à Wish pour un vrai album, sinon collection de bons moments qui peuvent former un album depuis 92, mais aucune entité et aucune ambiance. Relancez faith.

Darkthrone - Dark thrones and Black flags

Tout est question d'époque. Comme vient de le souligner mon collègue, période Halloween oblige. Mais le moment vraiment attendu de l'année, c'est lorsque Noël approche, que le froid envahit nos maisons, que la couette se fait apaisante, et que Darkthrone sort un nouveau disque. Bien sur la régle n'est pas sans exeptions, mais Darkthrone restera le groupe parfait pour passer les intoxications alimentaires des fêtes de fin d'année. Darkthrone vient du froid, et malgré une chaleur perceptible dans ses mélodies et son riffing, le feeling reste bien evil. Aprés un F.O.A.D plus que réussi, on savait encore une fois que le suivant serait meilleur. (je l'avais dit vous vous souvenez). Encore une fois, on ne déroge pas à la régle. Meilleur, pareil, différent, toujours dans cette lignée punkisante, Darkthrone déroule avec une extréme facilité un disque toujours aussi épique, blindé de second degré, de références, de pastiches, sans tomber dans la blague métal pure et dure. Rien que l'artwork suit la lignée lancée avec F.O.A.D, dans ce noir coloré, à la fois rond et anguleux, à l'image d'une rythmique enlevée, qui booste un riffing toujours plus rock n roll. En gros ça rigole mais ce n'est pas drôle et les Fenriz et Nocturno déballent une leçon de métal dont ils deviennent seuls adeptes du secret. A côté d'eux, Iggy paraît comateux et Lemmy insuffle une bose dose de somnifére à ses compos. Puis petit bonus, les mélodies sont toujours aussi entrainantes et certains moments de gloire remballent vos vieux disques de mélo dans leurs cartons de déménagement (le solo de Hiking metal punk). Puis rien que pour entendre une envolée vocale à la Halford, ça vaut le coup. Déjà culte et indispensable pour vos longues soirées à venir.

DR DOOOM- Dr Dooom 2


Ce mois d'octobre aura été riche en chroniques hip hop et comme ce mois se finit comme tous les ans par halloween, on va cloturer sur un peu d'actualité avec ce bon vieux Kool keith. L'obsédé du cul avait lancé un clip qui faisait office de teaser dès la fin aout pour prévenir que son Dr Dooom serait de retour et ce en enterrant une autre de ses incarnations, Dr Octagon ( faché avec Dan ?). Ca c'est balaise. L'homme aux multiples blazes (et hop, c'est parti:- KOOL KEITH - KEITH TURBO - KEITH TELEVASQUEZ - KEITH KORG - MATTHEW - DR. SPERM - DR. OCTAGON - DR. ULTRA - DR. DOOOM - BLACK ELVIS - POPPA LARGE - MR. GREEN - MR. GERBIK - MR. ORANGE - MC BALDYLOCKS - THE FOURTH HORSEMAN - BLONDE MAN - CLEAN MAN - SHARK MAN - ELEPHANT MAN - ALIEN MAN - WILLIE BIGGS - BIG WILLIE SMITH - WILLIE NATURAL - REVEREND TOM - LARRY LOPEZ - THE X - RHYTHM X - X-CALIBER - X-74 - FLY RICKY THE WINE TASTER - RICO FROM PUERTO RICO - FUNK IGNITER PLUS - ROBBIE ANALOG - SINISTER 6000 - CRAZY LOU - LONNIE HENDREX - LIGHT BLUE COP - THE KID IN THE COMMERCIAL - JOE KINGPIN - BLACK LINEN - ELVIN PRESLEY - DELI BOY - SK8 JOHNSON - MIKE STANLEY - JIMMY STEELE - PLATINUM RICH - EXOTRON GEIGER COUNTER ONE PLUS MEGOTRON - ACTIVITY - EXXON - CAPTAIN KOOL - CAPTAIN BLACK - EXOTRON GEIGER COUNTER ONE GAMA PLUS SEQUENCER - JOHN CLAYBORNE COUSIN OF JIMMY HICKS - MR. NOGATCO - TASHAN DORRSETT - THE BEST MC IN THE WORLD)lâche donc 10 ans après le premier chapitre la suite des aventures de Dr Dooom. Les visuels sont kitchs, pas sans rappeler les EC comics, avec ses peintures zombies/squelettes/moumoutte/cadillac/voodoo/marécage. L'album est d'ailleurs complètement dans cette veine, film d'horreur mongolo, snuff trashouille, série B, série Z, avec violons, beats old school, giclée de sang, clavecins graves, amputations, stridence, poisse. La BO parfaite pour un 31 octobre, si jamais vous n'optez pas pour l'option dvd pourri. Et pour les 364 autres jours de l'année, le disque reste largement plaisant.

OL' DIRTY BASTARD- Return to the 36 Chambers: The Dirty Version


Il y'aurait des milliers de façons de commencer une chronique sur Ol' Dirty bastard, un des rappeurs les plus fascinants de sa génération. Et avant un décès tout aussi fumeux que sa vie le fut en général, le vieux salaud dégueulasse (surnom qui lui allait si bien au vu de sa trogne ravagée à la fin de sa vie) en plus d'accumuler les histoires hypothétiques ou avérées farfelues (ma préférée est quand même celle qui voudrait qu'il se soit lui même rendu en cure de désintox alors qu'il était recherché par la police, ou de son apparition TV dans les mêmes circonstances -je n'affirme rien) il est aussi et surtout l'actionnaire majoritaire d'un des tout meilleurs chapitres de l'histoire du Wu. Rien que la pochette en fait un classique absolu, iconographie efficace et pourtant éloigné des sabres et de la mythologie wu tang. RZA produit l'album de son cousin, une des premières escapade solo du wu (avec GZA et Methodman sur, respectivement, tical et liquid swords). Mais c'est aussi, peut être, un des album les plus fous que le hip hop qui se vend par camions a réussi à imposer. Le travail de RZA est bien sûr extraordinaire. Les samples sont peut être moins ouvertement mystiques, et la production est dans un certain esprit old school, melée à ses aspects vieille soul qui est la marque de fabrique du plus sage du clan. Claviers poussiéreux, beats caverneux, basses sur-prépondérante, sonorités ultra lourdes, mêlées à ses claviers parfois brillants, scintillants au dessus de la masse rythmique. Mais l'homme qui a chercher à se taper Mariah carey par tous les moyens sur le tournage d'un clip de la gonzesse au ralentie, "fantasy", participe largement à l'interet même du disque. Parmis les rumeurs et autres histoires, une d'elles veut que ce bon vieux Russel Jones était tellement perché pendant les sessions d'enregistrements, que lors des prises, son cousin a plusieurs fois quitté le studio, le laissant finir seul ses prises. Va savoir... Toujours est-il que Jones semble complètement habité sur le disque. Il oscille constamment entre rapper et parler, puis parfois chante (faux), gueule, invite tout le monde à niquer joyeusement sans latex, s'essaye aux vocalises en plein milieu d'un morceaux ou reste bloqué monomaniaquement sur un mot ("brooklyn" qu'il peut répéter sans se lasser plusieurs minutes, visiblement). Le disque prend une dimension parallèle, sombre tant il semble à l'abandon, en roue libre. Les instrus tournent toutes seules, ODB ne les porte presque plus, avant de revenir raconter ses histoires salaces l'air de rien, la drogue empestant à travers les enceintes. Au final, le disque est éprouvant, il sent le renfermé, la crasse malgré cet enrobage jazzy, soul que RZA s'est evertué à lui donner. ODB a fait un disque à l'image de sa vie, tragi-comique, glauque et hilarant. Mort deux jours avant son anniversaire, 13 gosses derrières. Et au final, bien plus inquiétant que bien des scandinaves grimés en panda.

ID & SLEEPER- displacement


Assez logiquement sorti chez mush, ID & Sleeper est un duo composé d'un mec qui a tout du fan des hives (Id) et d'un autre, Sleeper, fan de metal. Pourtant, on ne croirait pas à ces têtes là si on s'en tient à la musique seule. Sorti en 2005 de la manière la plus discrète, id & Sleeper fait partie des nombreuses formations hip hop indépendantes de qualité du début des années 2000 et qui ont quasiement toute disparues ou rentrées en hibernation à peu près à la même période: Eux, Anti Pop Consortium, Cannibal ox, scienz of life, swollen members, octavius, NMS, compagny flow, MF Doom (oui, on attends toujours un album à vrai dire) avant que ce courant se divise entre ceux qui se taisent, ceux qui sont passés du coté du post rock, plus apte à supporter les experimentations ( anticon) ou ceux qui ont suivi le mouvement rock: se mettre au fluo et à l'ambiance dansante des 80's ( black milk, pour ne citer que lui sur son dernier album...). Ce disque est pourtant grand et dommage que le groupe soit d'une telle discretion tant cet album laisse entendre que le duo est talentueux. On est vraiment très proche du compagny flow d'antan, le son en est très proche, traité de manière crasseuse, quasi punk mais avec un rendu saisissant et asphyxiant. Samples vaporeux, passé dans la crasse d'un sampler cheap, beats épais mais maltraités, Sleeper tisse une toile musicale instable et gluante. Un album est sorti en juillet, mais le duo ne semble pas bien vif. Dommage... ou à suivre?

EL-P - fantastic damage


Auréolé d'un succès d'estime tout à fait justifiable après avoir livré plusieurs pépites pour can ox et co flow, El-p, séparé de mr Len se lance dans un premier long jet en solo après moults promos sur def jux. L'album a reçu un accueil mitigé, pour ne pas dire décevant. Assez mal vu puisqu'il apparait clairement que les ambitions d'el producto au sortir de ses aventures en groupe sont incomprises, et l'album parait surtout indigeste, trop lourd, trop long, trop sombre, trop tout. Pourtant, avec le recul nécessaire, il est évident que ce fantastic damage ne pouvait être juger dans l'instant, qu'il faudrait du temps pour comprendre, capter, assimiler toutes les subtilités d'un tel disque. Rude, il l'est. Rèche aussi, de toute évidence. El P semble avoir passé sa mixture hip hop progressive dans des machines lo-fi, et retraités ses sons à la manière de l'IDM, version feignasse et digeste -comprendre par là que si l'album avait eu la richesse d'un autechre, il serait tout bonnement inécoutable. Beats désarticulés, remontés dans tous les sens, samples obscurs, sons agressifs, le disque fait dans la dentelle ravagée, savamment mise en pièce. Sa connaissance d'un certain rock est évidente, les samples de guitares sont triturés à l'extrême, se croisent aux sons d'un clavier krautrock des plus distordus ici, s'envole dans le cosmos par là. Par dessus, bien évidemment, il rappe, invite ses potes, ses fidèles ( vast air, et surtout aesop rock, pour qui un disque rhyme avec une collaboration, c'est syndicale). Son flow est digne de son travail avec co flow, rapide, sure et maitrisé, parfois pris dans un effet boule de neige qui s'enflamme. Ce qui est sûr, c'est que l'album est extrêmement complexe, difficile à suivre. Une seule écoute ne suffit pas à envisager tout ce que le roux veut nous raconter. Quelques clins d'oeil à sa propre discographie ou encore des thèmes repris (ne serait-ce pas un sample de la BO du film HEAT qu'on entends sur "innocent leader"?) rajoutent encore du chaos dans ce déluge de distortions, de vapeurs, de brume rythmique. Un album ambitieux et tordu, mais loin d'être foutraque car enrobé d'une cohésion remarquable. Labyrinthique et cauchemardesque, oui, chaotique aussi, comme cette pochette.

mercredi 29 octobre 2008

SCORN- Super mantis part. 1


Courroné inventeur du dubstep, Harris ne semble pas se plaindre d'être rangé dans cette boite là. C'est d'ailleurs bien, y'a encore un an, demander un truc qui "ressemblait à du Mick Harris" était un calvaire quand on osait encore faire un tour chez un disquaire. Quand la réponse n'était pas " Mick qui ?" ça ressemblait souvent à "oué, on a ça.... 25€, c'est du rare!". Maintenant c'est pratique, toute bonne echoppe a son rayon dubstep. Et même si Portishead s'en carre le bronze, on a déja plus ou moins dit ce qu'on pensait de ce genre: du bien. A la différence notable , tout de même, c'est qu'entre un pinch ou un burial et un Scorn, il y'a tout un monde. Un morceau offert gracieusement ici nous le prouve d'entrée: papa Harris fait une musique d'une brutalité inouïe, lourde, asphyxiante. L'ambiance s'est encore détériorée par rapport à stealth. Jambes coupées, bras cassés, cerveau malaxé, paranoïa optimisée. Le remix de la face B n'est pas désagréable, mais la première partie suffit. Scorn est un projet magnifiquement mené, cette nouvelle sortie est un chapitre non négligeable dans l'oeuvre foisonnante, obscure et captivante d'el tornado.

MOGWAI/FUCK BUTTONS- Split


Mogwai remix F.B., F.B. reprend un titre de Mogwai. Un des guitaristes des premiers avait produit les seconds. Quoi de plus normal qu'ils se retrouvent sur une tournée et un split "strictly limited" ? D'ailleurs, pourquoi je parle d'un disque que personne ne pourra se procurer sauf contre la vente d'un rein sur ebay? Y'à déja des chroniques des deux groupes, je vais pas vous mâcher tout le taff non plus.

MIKA VAINIO- Behind the radiators


Tu pensais que tu avais le premier prix en "j'ai l'activité la plus stupide du monde quand je m'emmerde"? Faux! Ca vient d'en haut et ca parle de radiateur! Guettes le titre! Visiblement le mec se fait plus chier que toi, même au taff. Touch record sort un chapitre de plus à la fois dans sa série de disques aux visuels soignée et aussi dans la discographie de plus en plus importante de Mika Vainio, moitié de Pansonic. Deux belles plages d'ambiant, de drones mélodieux qui se repètent à l'infini si le coeur vous en dit, puisque le moutachu des pays du nord a gravé son disque dans des sillons fermés. Y'a donc un espèce de rythme pseudo régulier qui vient labourer le champs sonore. Combien de temps allez vous tenir quand le diamant sera bloqué??

TRICKY- slow


On a déja expliqué que les morceaux up tempo ne sont pas le fort du Kid de Bristol... pardon, Knowle West (il y tient visiblement à sa distinction). Et après la désastreuse soirée du 104 (plein de gens dehors pour rater Tricky, une minorité dedans pour assister à un concert gratuit, tu saisis la nuance?) voilà un deux titres qui fera patienter jusqu'au concert fin novembre (2008, je précise, je tiens à la postérité de ce qui s'écrit ici), ou pas. Un morceau ni bon ni mauvais, anecdotique, repris à Kylie et un remix tout pareil. J'ai un 12" époque pre millenium qui traine, je reviens, je vais changer de disque.

MOGWAI, dans ta gueule.


Salle magnifique et pourtant on y fait jouer un groupe de daube. Non, je parle pas de Mogwai mais de l'affreuse première partie. Twillight sad. Coldplay aurait fait mieux. Les mecs de Mogwai racontent qu'ils ont essayé d'avoir Boards of canada en première partie. Si seulement!!! Ou alors Torche, ils ont déja joués ensemble. Mais non. Mogwai arrive. Si le quintet écossais a une discographie en dent de scie d'un point de vue qualitatif, sur scène, la réputation du groupe n'est plus à faire. Pourtant ça démarre doucement , avec un son plus faible que la première partie. Au fur et à mesure, ça monte, tout de même. Mogwai comme Tortoise maitrise le son qu'il produit. Ainsi, même lors des passages les plus calmes, la qualité sonore est monstrueuse. Et quand le volume s'emballe, c'est forcément spéctaculaire. On pourra dire que ce n'est que du post rock, encore, mais on ne va pas non plus reprocher au groupe d'éxécuter ce qu'il a contribuer à inventer, non? Peu avant la fin du set, on remarque quand même trois choses. Premièrement, le dernier album est largement représenté. Un seul titre de Mr Beast (au hasard) si j'ai bien compté. Dommage. Ensuite, si sur la précédente tournée l'homme du groupe semble avoir été Barry Burns, désormais, la formation écossaise semble avoir retrouvé la cohésion d'un quintet. Enfin, lorsque le set se termine, on se rend compte que si le groupe sait faire du bruit (delay à foison, effets, claviers) les guitares saturées ont été plus que discrètes. Et pourtant, le rappel va vite remettre les choses en place: Like Herod. Le morceau que je n'attendais plus de ce groupe sur scène, la pépite de leur premier album, ici allegrement balancé. Le son se charge en saturations, et Mogwai enchaine sur une dernier titre encore plus lourd. En 20 minutes de rappel, Mogwai vient d'expliquer à la salle pourquoi ils avaient déboursé 35€. Le son est monstrueux, massif. C'est satan qui a peur. Tellement de groupes sont en train de se prendre une branlé que ça devient embarassant pour bien des formations dites "heavy" ou "metal". Les 5 s'arrêtent d'un coup, le show se termine dans le chaos des oreilles qui sifflent, et le public est totalement conquis par ce rappel cataclysmique. Il est certain que ceux qui se sont déplacés après la chronique du dernier album dans les inrocks (écrite après une recherche wikipedia, de toute évidence) viennent de se prendre une claque. Mais ça aurait quand même pu être un poil plus fort.

Mogwai est un groupe de scène passionant!

mardi 28 octobre 2008

WORDSOUND: Spectre+ Sensational+Kouhei+Storm varx, Divan du monde.


Ah bah merde! Le label wordsound dont les sorties atteignent péniblement les bacs des disquaires chez nous organise une soirée à Paris. Sensational surtout, le rappeur crust dont les disques sont aussi durs à chopper qu'il est difficile d'apprécier Daniel Darc (même quand c'est un réfugié Espagnole qui vous certifie le contraire, après un silence radio interminable)-quasi impossible. Certes y'a bien un disque sorti chez Ipecac quand même. Bref, un DJ en ouverture, un suédois peut être, pas sure d'avoir capter. L'occasion de faire le tour du proprio. première fois que je fous les pieds au divan du monde, la salle est magnifique, vraiment classe. Mais alors le son est désastreux. 6 enceintes en facade de la taille d'enceintes de mini chaine. Bon...Storm varx prend la suite et il semble bien que j'avais déja vu ses prouesses en première partie de Merzbow y'a 3 ans. De l'expe/ idm bruyant qui prend le temps de s'installer. Il ne se passe pas grand chose, même si c'est pas ininteressant. Au suivant: Kouhei! Cool! Le bonhomme est rare, Japonais et loin d'être aussi productif que son pote Masami. Quelques apparitions sur des compilations, dont electric lady land de mille plateaux où il éxécutait sur le cinquième volume une paire de morceaux sous l'appelation MOU qui étaient vraiment très bons. Il a également enregistré un album avec sensational assez dure à dégoter puisque sorti sur wordsound. Ca tombe bien, ils ont un stand avec l'objet que je cherche depuis des mois (merci Raven). Kouhei exécute un set court, une toute petite demi heure, de bruit et de beats, bien foutu. Techno Animal croise kid 606, touche japanoise en plus. Le gros avantage de Kouhei comme de Spectre qui suit, c'est de balancer des suites de séquences assez courtes, et de ne pas faire durer trop longtemps des boucles qui en deviendraient fatigantes. c'était aussi la technique d'Autechre plus tôt dans l'année, et de toute évidence, cette optique là en musique electronique est payante. Spectre qui enchaine directement assure un show relativement différent. Moins électronique, la base est ouvertement plus hip hop, moins froide. A ses squelettes de rythmes, le Ill Saint utilise les platines un peu à la manière de DJ still, la folie en moins. Elles passent des dans effets et ne délivre que des couches de bruits reverbérées venant épaissir le son générale. Enfin, le freak styler, l'ancien Jungle Bros, que j'avais découvert sur Crooked, l'homme à la voix potentiellement plus ravagé que celle du kid pose son flow une petite heure sur divers instrus: les siennes, celle de Spectre et celle de Kouhei qui revient pour la fin. Ravagé, le concert ressemble plus a un "open mic" où dans les backstages, y'avait pas que de l'eau et du tabac. Mais Sensational offre quand même un set interessant. Kouhei conclue en invitant un pote à lui, un New Yorkais installé à Paris qui avait ouvert pour Labwaste l'an dernier au 21. Mais voila, l'ambiance dans la salle est étrange. Quasi personne (Pourtant 5€ l'entrée, 7€ les disques sur le stand...) dans la salle, quelques possédés qui dansent ( j'ai eu le droit à la fille qui faisait la parade du Paon en période de reproduction ou encore un sosie de Russel Crow croisé à John Leguizamo qui se sentait absorbé par le son sorti des incorruptibles) et un son misérable. Sur les premiers sets, les sons médiums et aigues ressortent, mais les basses sont censurées, les beats sourds. Et quand Sensational entame son set, le son diminue encore plus, comme s'il ne restait qu'une musique de fond. On est passé d'une potentielle excellente soirée à une étrange sortie, une anomalie dans l'agenda concert. Fait chier!

vendredi 24 octobre 2008

SOUFFLE CONTINU


20/22 rue de gerbier à Paris, a ouvert un petit disquaire. Si pour le moment les bacs sont encore un peu secs, le choix est déja remarquable, aussi bien dans ce qu'il propose en produit qu'en prix. De Funkadelick à Throbbing Gristle, de Sonic Youth à Portishead, en passant par Merzbow, Melvins, Leviathan, Pansonic, Sun Ra, Residents, Death In June, Fennesz, Menche, Coleman, Parliament, Young widows, Alva Noto, Burzum, Coltrane... Ca brasse large et vu que les dernières années ont été une hécatombe chez les disquaires (wave, dysphorie...) l'ouverture d'un nouvel endroit pour faire le plein et découvrir est une excellente chose. Je citerais tout de même la phrase qui concluait le communiqué de presse et qui à mon humble avis souligne la pertinence de la belle affaire: "Le métier de disquaire est en passe de redevenir ce qu’il aurait toujours dû rester ; un métier qui ne peut vivre que s’il est mené par des passionnés compétents et novateurs." Amen, et longue vie!

jeudi 23 octobre 2008

Darkthrone – F.O.A.D

Pourquoi Lemmy serait le seul irréductible du rock ? Qu’il aille se faire enculer lui et ses pustules. Et qu’il crève. Enfin. Pendant ce temps là Darkthrone entrera au panthéon du rock. Ouais j’ai bien dit rock. Ouais j’ai bien dit darkthrone. Toute façon le black c’est juste un sale punk bâtard qui n’assume pas le côté politique de la chose. Cela, Darkthrone l’a bien compris. Et il nous l’explique. Avec ironie et humour en plus. Le riffing swingue, sautille, les voix sont braillardes, sentent le bourbon de loin, la batterie n’a jamais été aussi basique de toute leur carrière et la production aussi je m’en branletiste. Chaque nouveau Darkthrone est meilleur que le précédent t’entends ? En plus chaque nouveau Darkthrone est plus Darkthrone que le précédent. Qui est le pauvre connard qui susurre de loin que ça n’est plus du black ? Il a rien compris celui là. Darkthrone est LE black, et demain s’il sort un disque d’ambiant/musette ce sera son album le plus black. Car ce qui compte c’est le feeling, l’énergie et l’envie. Puis Darkthrone a compris que la scène s’auto parodiait. Or la scène ce sont eux. Donc ils s’auto parodient. Promo toujours plus ridicules, concepts encore plus drôles en guise d’hommage (Canadian Metal, Church of the real metal). Mais au fond ce que l’on retient ça n’est pas la forme, et ça ils l’ont bien compris. Et le reste parle tout seul. FUCK OFF AND DIE.

Daniel Darc – Amours Suprêmes

Après un crève cœur magnifique, l’ancien leader de Taxi Girl revient avec un titre hommage à Coltrane. Lacéré, mal en point, mais aussi revigoré par un album plus cathartique que jamais, Darc reste une icône de la musique française, un des éternels torturés qui savent faire vivre la langue avec peu d’armes, qui nous la rendent belle à travers la laideur. C’est d’ailleurs Bashung qui apparait sur ce disque le temps d’un L.U.V aux sonorités très new wave. Musicalement, pas trop de changements à l’horizon, si ce n’est une tendance au rock et aux guitares plus directes bien plus marquée que sur crève cœur. Les mélodies se font épurées, tout autant que les mots de Darc. On le sent à bout de souffle, avare de ses mots, ou effrayé de s’en débarrasser. Et même lorsque le tout semble saupoudré d’une once de joie, les thématiques abordées sont souvent noires. Quand avant Darc avait peur du futur, ou ne l’entrevoyait pas, ici il n’ose plus regarder le passé. Thématiques plus matures, mais aussi plus réalistes, cet Amours Suprêmes est la suite directe de crève cœur, exposition haut en couleurs, sourire aux lèvres, des névroses les moins cachées. Aucun intellectualisme outrageux d’ailleurs, les thématiques sont des plus humaines : mort, amour, angoisses essentielles d’un humain. Plus il avance, plus Darc livre des albums splendides, plein de réalisme et d’humanisme. Ce pessimisme constant est teinté d’un optimisme mal placé, d’un cynisme fatigué. Fausse pauvreté donc que contient cette galette, et archive sentimentale de plus pour un malade qui tente sa cure une fois de plus.

zËro – Joke Box

Post rock. Rien que pour ce groupe, et bien entendu bästard, j’ai envie d’utiliser ce mot qui ne veut plus rien dire. L’essence même de la beauté des sons de leur agencement, de la diversité des influences, des coupures au sein d’un même morceau, du défilement d’ambiances au sein d’un court laps de temps. Tout y est, un peu comme à la grande époque bästard. D’ailleurs, pourquoi ce changement de nom, vous pouvez me l’expliquer par commentaire (changement de membres, perte de testicules, envie soudaine ?). Foncièrement rien n’a changé et c’est tant mieux. Un voyage de sons, une étude des sens, un aspect physique de la mesure, les objectifs sont les mêmes. Mélancolie, gros noise rock, blues déglingué qui peut nous rappeler beefheart, rythmiques jazzy, instrumentations plus électro, c’est un peu ça le post rock. Comme Tortoise l’avait façonné d’ailleurs, avant qu’une ribambelle d’usurpateurs s’empare du terme pour le coller sur une masturbation d’arpèges. zËro va plus loin que le rock, tout en le connaissant mieux que nous tous. Plein de clins d’œil, d’hommages, ce joke box méritait d’être présent ici car il rassure, tout en flattant tous nos sens. Enfin de retour…

Zagrob - Zagrob

Zagrob c’est un peu comme aller dans un cabaret à l’époque de Jack l’Eventreur. Tout y est d’un rare raffinement, des instrumentations aux textures sonores, le choix des instruments samplés, des mélodies et l’enchainement du tout. On se sent en terre conquise, ambiance voluptueuse, apaisée et délicieuse, au gré des volutes de fumée (escape). Bien entendu, elles sont épaisses celles-ci. Elles troublent le tout, obscurcissent les bords et nous empêchent de distinguer la totalité du décor (Cumulus). Parce que dans les chiottes, ta petite amie se fait étrangler, pendant que tu savoures ce doux spectacle et notre amie Jack y laisse son prénom de pute de l’est aux lettres rouges sang sur le mur. Pendant ce temps tu restes assis là, délicieusement installé dans un bien être aveugle. Rien ne pourra te faire bouger, pas même quelques relents agressifs et âpres plus distordus (into fiery Haze). Tout est glauque à deux centimètres de toi, moche, sale, répugnant, de cet édenté qui te sourit (Magla) en se grattant les couilles envahies de morpions à toutes ces maladies qui se répartissent au gré de la distribution d’amour. Pourtant, cela reste confortable, délicieusement propre et le voyage reste entier. Et cet artwork alors…