mardi 2 septembre 2008

Limp Bizkit - Three dollar bill Y'all

"Que des trucs d'adulte politiquement corrects et là PAF! Limp Bizkit!" C'est par ces mots que mon collégue s'exclame lorsque je lui jette la boutade: "Manque du Limp Bizkit sur ce blog". Finalement la blague a pris forme. D'un côté on a déjà du Opeth (du BAN aussi me souffle t'il à l'oreille). Le problème c'est quoi en fait? Que la majorité des critiques sont devenus trop coincés pour accepter le fait qu'ils se sont pignolés sur ces disques à un moment donné? Où tout simplement que dans une certaine élite musicale geek le passé se résume à la semaine dernière? Parceque merde, ce disque a beau être con, idiot, ado, teubé, il est tout sauf raté. A l'image d'un délire qui se serait étendu à tout un disque, voire tout un genre, à l'image d'un type plus con que la moyenne (Fred Durst), l'efficacité est de mise de bout en bout. Survitaminé par le son de l'ami Robinson, qui donne certainement une bonne partie de l'interêt au disque en customisant un son de batterie de Otto démentiel qui ne restera pas dans les annales pour n'avoir pas joué avec style et identité de son instrument (son pote de korn lui par contre, une autre histoire...). C'est aussi la machine à riff Borland, qui agresse sa 6 cordes avec force et rage, en délivrant des sons simples et bruts de decoffrage. Allier rythmique hip hop, riffing basique mais entrainant et surtout aucune prise de tête durant toute la durée, le premier essai d'un groupe maudit, voué à rester dans un bac néo métal pour connard de moins de 15 ans est déroutant d'ambition. D'ambition au détour d'une richesse rythmique bien plus poussée que toute la scéne, qui se pose parfaitement sur la cradeur des samples d'un DJ devenu fondateur de toute une scéne, balançant avec je m'enfoutisme Hymnes sur hymnes. D'ambition aussi car une grosse cohérence se dégage du tout, avec une évolution notable des morceaux, qui culminent sur un Stalemate outrageusement déroutant de qualités, de rage et d'émotion brute, pour redescendre sur une reprise de Faith encore plus branlante, délabrée qui amène peu à peu sur un final d'un petit quart d'heure sans fin, sans but ni apogée. En quelque sorte un néant qui termine sur son propre reflet, au détour de virages sans interêts, de cassures sans envie, sans besoin de réellement couper. Alors ouais, le disque le plus idiot selon certains, mais d'une rare qualité, et homogéneité, qui évite le recueil de tubes dans lequel ils tomberont par la suite, qui fait preuve d'une rare maitrise des compositions, et surtout del'exercice de style qu'est un disque. Car ce premier opus en est réellement un, une sorte de manifeste sonique, de bombe decomplexée dans le cul d'un rock trop gentillet, mais aussi un serpent qui se mord la queue dans un final psychédélique. Le premier et dernier essai d'un groupe qui tue un genre. Vous imaginez la blague? Limp Bizkit sur beyond the noize? Quelle tâche cela ferait...

1 commentaire:

gulo gulo a dit…

tiens, ça faisait justement quelques semaines qu'il fallait que je me le réécoute