vendredi 11 avril 2008

Psychic TV - Hell is invisible...Heaven is Her/E

Après avoir sabordé Throbbing gristle, mythique inventeurs de la musique industrielle en 1980, Genesis P. orridge fonde Psychic TV, l'âme plus humaine et accessible de la personnalité provocatrice et tourmentée du Sieur. Ce projet avait comme membre initial Ian Curtis, le nouveau Kurt Cobain de l'histoire du rock, et devait s'essayer à livrer une musique plus rythmée mais tout aussi rêche.
2007 signe le retour de Psychic TV, qui s'ajoute à celui de TG. Et finalement on en est content de ce double retour, car du côté de Psychic TV, même si les fondements de la musique ne sont pas bouleversés, on a quand même en face de nous une plaque tournante de l'histoire du rock, une sorte de cliché polaroid (mais de bonne qualité) et surtout faite avec beaucoup d'humour et de recul. Venant de la part d'un type qui a largement participé à cette histoire, on ne peut qu'evidemment savourer ces petits hommages glissés entre des pistes moins rêches que par le passé, plus rythmées, voire dansantes (une basse funky à souhait sur Higher & Higher). Attention, ne pas croire que l'ami Genesis nous livre un bonbon bien sucré, mais du moins il en a plus la forme du bonbon, moins l'aspect spongieux de couleur marron auquel il nous avait habitué. On retrouve un peu nos canons du rock au travers de ces pistes, avec des passages post punk bien enlevés (Lies, and then), des OUH OUH OUH sortis tout droit d'un Sympathy for the Devil des Rolling stones dans Maximum Swing ou un morceau trés Lou reedien (Heroin du Velvet) incarné par New York Story. Ils nous ressortent même la sitar indienne des années psychédéliques, manque plus que Lennon, ce gros hippie pointe ses lunettes pour entamer un "Here, there and everywhere" en tant que conclusion.
Mais on est pas loin de ce feeling psychédélique finalement, même dans les passages les plus abruptes, les coupures noisy, on sent cette envie complétement surréaliste et flottante d'envoyer ballader la modernité. Et en plus, tout ça est bien fait, avec une voix complétement protéiforme capable de nous envoûter à la moindre, et aussi de nous surprendre de manière assez glauque.
Il se fait plaisir le mec tu vois. Il se faisait chier, il a trié sa discographie, et en a sorti l'essence. Maintenant que le tri est fait, il sait où il en est, mais aussi où il va, parcequ'il se permet de saupoudrer le tout d'une bonne dose de mélancolie comme il faut (Just Because a beau être rock n roll, on se demande pourquoi il gémit tellement!)
Si tu ne maîtrises pas les années 70, 80, et 90, et que tu sais pas comment les comprendre, t'as ce qu'il te faut sous la main.
Si tu es blasé, que tu reconnais que du déjà entendu partout, alors t'as aussi ce qu'il te faut sous la main: tu flatteras ta nostalgie, et tu verras ce que ça fait de sentir une bouffée de chaleur, ton coeur qui s'accèlère, et la sensation d'aimer tout le monde.
Et ouais, je te le disais, c'est pas encore un bonbon Haribo, il contient encore une bonne dose de MDMA l'ami, alors tu risques de descendre maintenant, de descendre assez bas (Just because), tellement bas que pendant quelque jours tu sais pas si t'en reprendras une fois.
Mais t'inquiètes pas que t'y reviendras, et plus vite que tu le penses, puis regarde, même si tu descends trop longtemps, il y a tous tes amis qui t'appuieront: John cale, Keith Richards, que des perchés!
[Macho)))]

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